Le Musée Lázaro Galdiano – Une pépite méconnue de Madrid
Parmi les musées de Beaux-Arts, les fondations et les institutions privées prestigieuses de la capitale, il existe un musée injustement ignoré. Le Lázaro Galdiano est à la fois un écrin superbe mais aussi une collection riche et éclectique.
José Lázaro Galdiano, un collectionneur passionné
Né à Beire, en Navarre, en 1862 dans une famille riche, José Lázaro Galdiano s’installe à la suite de ses études à Barcelone, où il alterne entre l’Université et des emplois de secrétaire et de critique d’art pour La Vanguardia.
C’est à Madrid qu’il se lance dans le projet d’édition : “La España Moderna”, une revue d’artistes et une maison d’édition qui traduit en espagnol les grands classiques littéraires occidentaux. Véritable bibliophile, Lázaro collecte à la fois plus de 20 000 volumes, manuscrits et estampes, mais aussi de nombreux objets d’art, faisant de lui un expert et un négociant.
En 1903, il épouse Paula Florido y Toledo, une riche argentine, et en 1904 il commence à construire le Parque Florido, un grand hôtel particulier à Madrid, qui deviendra le musée actuel. Grand voyageur, il meurt dans sa résidence madrilène en 1947 et confie à l’État espagnol tous ses biens. C’est ainsi qu’est créée la Fondation Lázaro Galdiano, qui ouvre au public le musée, mais aussi la bibliothèque et les archives du collectionneur.
Les chefs d’oeuvres
La qualité des collections du musée Lázaro Galdiano devrait lui assurer une réputation solide en Espagne, et pourtant, peut-être à cause de la présence de musées immenses tels que le Prado, ou sa situation géographique éloignée du plein-centre de Madrid, il n’en est rien.
Or, ses collections renferment de grands chefs d’œuvres. Curieux des artistes primitifs, avant la Grande Renaissance, le gothique tardif est par exemple très présent, avec des retables et peintures sur bois très rares venant d’Espagne comme des Flandres. On retrouve aussi les obsessions du flamand Jérôme Bosch, et ses vues des enfers où nous mènent les péchés capitaux, ou bien les corps allongés et fantastiques d’El Greco, peintre pourtant peu reconnu au XIXème siècle par les critiques.
La famille royale espagnole est aussi présente, avec des portraits de José de Ribera, Francisco de Zurbarán ou Anton Raphael Mengs, mais surtout de l’artiste renaissante Sofonisba Anguissola, encore trop peu exposée en Europe.
Un lieu unique
Outre ses chefs d’œuvres, le musée est un incontournable pour la rareté de ses objets exposés : au-delà des peintures, on trouve du mobilier précieux, des bijoux datant du 1er au XVIIIème siècle ap. J.-C., des sculptures et même des miniatures.
Véritable étrangeté pour Madrid, car les grandes collections espagnoles se sont construites sur la base de son Empire, et présentent donc principalement des pièces italiennes, flamandes ou, à partir de l’arrivée de la dynastie des Bourbons, françaises, le musée Lazaro Galdiano, lui, est l’un des rares à exposer l’école anglaise de peinture, sculpture et arts décoratifs, avec des toiles de Joshua Reynolds ou encore John Constable.
Et pour ne rien gâcher, l’édifice accueillant ces œuvres est sublime. Le palais est entouré d’un jardin aux immenses palmiers, et en son sein, nous présente les pièces à vivre de la famille Lázaro, avec des photos d’archives nous permettant de nous projeter sans les vitrines actuelles. Les verrières du premier étage, les balcons en bois, les parquets et peintures murales ont été restaurés et donnent une idée de la richesse de cette famille de collectionneurs.
Vous l’avez compris, c’est donc un musée à visiter sans attendre, et une occasion de plus de découvrir les joyaux de la capitale madrilène, dont vous pouvez apprendre les secrets à nos côtés grâce à nos free tour madrid . A ne pas manquer !
